« Et elle n’était certaine que d’une chose : entre nous et le monde, il y avait un million d’histoires, et si l’on ne savait pas lesquelles étaient vraies, alors autant essayer les plus humaines, les plus généreuses, les plus belles, les plus chargées d’amour.»
A Chicago, dans les années 90, Jack et Elisabeth s’observent depuis le vis à vis de leurs appartements et projettent chacun·e leur espoir d’être aimé·e sur l’autre. Lors d’un concert, la magie de la rencontre se produit enfin, et iels ne se lâchent plus la main. Lui est photographe bohème, elle multiplie les formations universitaires pour satisfaire sa curiosité et son injonction à la performance. Iels se comprennent, se complètent, s’aiment.
Quelques années plus tard, nous les retrouvons pris dans les méandres de la parentalité avec un petit garçon sujet aux crises, dans l’abandon amer de certaines ambitions, et dans l’essoufflement d’une passion dont il ne semble plus subsister que des souvenirs.
Une histoire presque banale semblerait-il, celle d’un couple qui doit faire face aux désillusions de leurs rêves de jeunesse. Mais c’est sans compter sur la plume aiguisé de Nathan Hill, qui passe au scalpel l’anatomie de ce couple par de subtils allers retours temporels, sans jamais manquer de tendresse et de générosité dans le portrait qu’il en dresse.
L’auteur nous emmène aussi dans une réflexion plus large sur les évolutions de son pays ces dernières décennies, la fatalité des transmissions familiales, la question du bonheur et la façon dont les réseaux sociaux ont changé notre rapport au monde.
Un voyage dense et passionnant dans l’éternelle question de l’amour, et de notre place sur cette terre !
Céline