Dans ce volume des quatre tomes de l’autobiographie de Maya Angelou, nous la retrouvons à San Francisco, jeune mère célibataire qui se démène pour gagner sa vie en tant que femme noire dans une Amérique emprunte de racisme et de ségrégation.
Entre ses envies de réussite, sa quête d’amour et l’exigence que confère un enfant à élever, elle tente tant bien que mal de faire sa place dans le milieu du spectacle. Au fil des rencontres et des expériences, elle sera amenée à effectuer une tournée mondiale avec la troupe du spectacle « Porgy & Bess ».
Elle revient avec tendresse et humour sur ses années et la jeune femme qu’elle a été, sans jamais faire de concession pourtant sur son engagement politique. Un récit de vie aérien et profond, qui nous plonge avec délice dans le monde du jazz !
Et si vous ne l’avez pas encore lu, je vous conseille aussi Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage, dans lequel Maya Angelou nous partage le récit de son enfance.
Céline
Lolita est actrice. Elle est enceinte. Le lendemain matin de la dernière de son spectacle, un matin comme un autre, elle perd subitement les eaux. Le diagnostic tombe : rupture prématurée des membranes. S’enclenche alors la course à la vie à la mort, mais l’inéluctable arrive douze jours après la naissance du petit Kolia, il meurt.
Ce livre est un cri de douleur, une lettre à son enfant pour le faire vivre plus longtemps, une manière d’accepter l’inacceptable.
Malgré un sujet douloureux, ce récit n’est pas larmoyant. Il est bien écrit, sensible, bouleversant et lumineux.
Katia
Milan, 12 ans, vit à Versailles avec un père français et une mère rwandaise, exilée en France depuis les années 70 qui tait ses origines. « Le passée de ma mère est une porte close », dit Milan. Lors du génocide de 1994, il voit arriver dans sa vie le Rwanda par l’intermédiaire de la télévision. Peu de temps après arrive, dans la famille, Claude, un rescapé. Les deux garçons deviennent grands amis, mais le jeune Rwandais quitte subitement la maison pour retourner dans son pays. Quelques années plus tard Milan le retrouvera au Rwanda. Il se trouvera plongé, sans le vouloir, dans l'histoire du pays. Il lui faudra des années et de nombreux autres voyages et séjours pour le découvrir et en percer les silences.
Dans ce roman, Gaël Faye parle de mémoire, de travail de deuil de toute une nation, d’une patiente et nécessaire réconciliation entre les Tusti et les Hutus.
Huit ans après Petit pays, Gaël Faye nous livre un récit précis, touchant, pudique et important avec un désir d’avenir et de vie !
Katia
Au cœur des années 70, Francis Gleeson et Brian Stanhope, jeunes recrues de la police New-Yorkaise, s’installent dans la banlieue de Gillam, dans l’espoir d’offrir une vie confortable à leurs familles en devenir.
Si Lena, l’épouse de Francis, souhaite immédiatement se lier d’amitié avec Anne, celle de Brian, cette dernière refroidit vite toute velléité de sympathiser. Au fil des ans, trois filles naissent chez les Gleeson, tandis que Peter est l’unique enfant des Stanhope. Une relation d’amitié profonde va se nouer entre Peter et Kate, la benjamine des sœurs Gleeson. L’année de leurs 14 ans, une tragédie se produit et les deux adolescents sont brutalement séparés…
L’autrice nous emmène dans une saga familiale de facture assez classique, en nous promenant d’un point de vue à l’autre des protagonistes, avec beaucoup de sensibilité. Les parcours chaotiques de nos héros nous permettent de nous attacher à chacun d’entre eux, de par le doute et les erreurs inhérentes à chaque vie humaine. J’ai beaucoup aimé la façon dont le tabou de maladie psychiatrique, très fort en cette fin de XXème siècle et avec des conséquences dramatiques, était abordé au fil des pages.
Un joli roman tout en délicatesse et empathie !
Céline
Dans sa cellule de prison, Ansel Packer attend son transfert avant d’être exécuté. Il pense à sa théorie, celle qu’il souhaite par-dessus tout transmettre avant de disparaitre, sa certitude que d’autres univers existent, parallèles à celui-ci, d’autres univers dans lesquels il aurait pu faire d’autres choix, devenir une meilleure personne.
Tandis que l’on suit le décompte jusqu’au moment fatidique, l’autrice nous emmène dans le passé, et dans la vie des victimes du meurtrier. Par une construction subtile de son récit, elle parvient à nous amener à saisir des bribes de compréhension de la fabrique de ce monstre, mais aussi et surtout à nous faire revivre l’existence des femmes tuées, leurs espoirs, leurs échecs et leurs doutes, et à nous les faire aimer.
Avec ce thriller déroutant, l’autrice questionne le monde juridique, la fascination pour les criminels et dénonce le manque de prise en charge dans les violences faites aux femmes. Addictif, humaniste et brillant, je n’ai pas pu le lâcher avant la dernière page !
Céline
Le recueil de Hollie McNish "Je souhaite seulement que tu fasses quelque chose de toi" traite avec justesse des sujets importants tels que la maternité, l'éducation; le féminisme, le deuil, les injustices et les relations familiales. La poétesse y interroge notre quotidien et plus particulièrement celui des femmes parfois avec humour, colère ou tendresse. Un livre qui fait réfléchir, des textes bouleversants où différents genres, formes se mêlent et qui ne laissent certainement pas indifférents !
Un album doux et sucré dans un monde où les animaux règnent mais surtout l’amour d’un papy et d’un petit fils. Les dessins sont remplis de détails et c’est vraiment bien rythmé. Le fait que l’on rappelle que tout le monde a eu un grand-père, même le papy de petit ourson, est un détail très beau pour moi ! C’est également un petit jeu de piste quant au lieu où ils vont finir par arriver.
J’aimerais croire que toutes les histoires, même les plus tragiques, peuvent nous consoler, à condition qu’elles disent la vérité.
Ce roman nous plonge dans l’histoire d’une famille, depuis l’aube de la première guerre mondiale jusqu’à nos jours. Quatre générations d’hommes dont les destins se suivent et s’entremêlent dans la ferme des Chaumes, quatre générations d’hommes qui se transmettent des blessures, des secrets et de la violence.
Car c’est bien de violence dont il est question en filigranes tout le long de ce récit. D’où vient-elle et comment se transmet-elle ? Peut-on briser son éternel recommencement ? La grande force de l’autrice est qu’elle parvient à la fois à nous plonger dans l’intimité de ces protagonistes tout en faisant revivre leur époque avec force de détails sensoriels, et en brassant l’histoire de ce dernier siècle.
Un magnifique roman ! Il a été édité en jeunesse mais je le conseille tant aux adultes qu’aux grands ados !
Céline
Quel est le point commun entre un imitateur de génie, escroc, voleur et vagabond à ses heures, et une menuisière cherchant à fuir sa capacité à donner vie aux objets en s’enfermant dans une vie normale ? Si vous avez répondu « un héritage encombrant sous la forme d’une maison avec des pattes », félicitations !
Bellatine Yaga et son frère Isaac, éloignés l’un de l’autre pendant des années, se retrouvent contraints de renouer le contact lorsque leur héritage ukrainien les rattrapent à l’improviste : leur ancêtre, Baba Yaga, a en effet choisi que sa maison aux pattes de poulet soit léguée à ses héritiers directs 70 ans après sa mort. Ils ignorent encore qu’un homme étrange, L'Ombrelongue, traque sans répit la maison depuis l’Ukraine en semant colère et mort sur son passage.
GennaRose Nethercott nous emmène dans un formidable premier roman fantastique qui aborde intelligemment des questions d’héritage, de mémoire collective et de vécu personnel, tout en bénéficiant d’une rare qualité d’écriture. A recommander sans hésiter !
Xavier
« Et elle n’était certaine que d’une chose : entre nous et le monde, il y avait un million d’histoires, et si l’on ne savait pas lesquelles étaient vraies, alors autant essayer les plus humaines, les plus généreuses, les plus belles, les plus chargées d’amour.»
A Chicago, dans les années 90, Jack et Elisabeth s’observent depuis le vis à vis de leurs appartements et projettent chacun·e leur espoir d’être aimé·e sur l’autre. Lors d’un concert, la magie de la rencontre se produit enfin, et iels ne se lâchent plus la main. Lui est photographe bohème, elle multiplie les formations universitaires pour satisfaire sa curiosité et son injonction à la performance. Iels se comprennent, se complètent, s’aiment.
Quelques années plus tard, nous les retrouvons pris dans les méandres de la parentalité avec un petit garçon sujet aux crises, dans l’abandon amer de certaines ambitions, et dans l’essoufflement d’une passion dont il ne semble plus subsister que des souvenirs.
Une histoire presque banale semblerait-il, celle d’un couple qui doit faire face aux désillusions de leurs rêves de jeunesse. Mais c’est sans compter sur la plume aiguisé de Nathan Hill, qui passe au scalpel l’anatomie de ce couple par de subtils allers retours temporels, sans jamais manquer de tendresse et de générosité dans le portrait qu’il en dresse.
L’auteur nous emmène aussi dans une réflexion plus large sur les évolutions de son pays ces dernières décennies, la fatalité des transmissions familiales, la question du bonheur et la façon dont les réseaux sociaux ont changé notre rapport au monde.
Un voyage dense et passionnant dans l’éternelle question de l’amour, et de notre place sur cette terre !
Céline
Tellement captivant, ce premier roman d’une série nous transporte avec l’héroïne dans un univers magique. Celui où les monstres de nos cauchemars sont les héros et nous éblouissent.
Joan est un peu peureuse certes au début mais elle s’affirme rapidement et ses apartés intérieurs permettent de rapidement découvrir ce nouveau monde en même temps qu’elle et de vibrer avec elle lorsqu’elle est victime d’une tragédie.
Dès les premières pages, ce premier tome d'une série fascinante nous emporte dans un univers où les monstres de nos cauchemars deviennent les protagonistes héroïques. Vanessa Len nous présente une histoire où rien n'est ce qu'il paraît, évitant le manichéisme et plongeant le lecteur dans une intrigue où les frontières entre le bien et le mal sont floues...
L'héroïne, Joan Chang-Hunt, est au départ une jeune fille plutôt timide et craintive. Ses vacances à Londres, passées dans la maison excentrique de sa famille maternelle, semblent idylliques jusqu'à ce qu'un drame bouleverse son monde. Découvrant que ses proches sont des créatures aux pouvoirs redoutables, Joan se retrouve propulsée dans une réalité où elle-même est un monstre, traquée par Nick, un tueur de monstres dont elle commençait à s'attacher.
L'écriture de Vanessa Len brille par sa capacité à rendre les sentiments de Joan profondément réalistes. Ses monologues intérieurs nous permettent de découvrir ce monde inconnu en même temps qu'elle, et de ressentir ses émotions à chaque tournant tragique de son aventure. On s'attache rapidement à elle, partageant ses peurs et ses moments de courage.
Ce qui marque également dans ce roman, c'est la richesse des thèmes abordés. Entre le voyage dans le temps et les luttes de pouvoir entre les clans de monstres, il y a une profondeur dans la manière dont Len explore les liens familiaux et les dilemmes moraux. Le récit est aussi un voyage émotionnel intense, où l'amour et la loyauté sont constamment mis à l'épreuve..
Ce premier tome de "Seul un Monstre" ne se contente pas de suivre une structure de fantasy classique ; il renouvelle le genre avec une complexité émotionnelle et une intrigue captivante qui promet de tenir en haleine les lecteurs jusqu'à la dernière page. C'est une introduction formidable à une série que l'on attend avec impatience de continuer.
Louise
Ce roman vous transportera à travers un voyage sensoriel en Écosse, où règne des saveurs délicieuses et une ambiance envoûtante. Imaginez une Écosse fictive où Bonnie Prince Charlie aurait triomphé à la bataille de Culloden, transformant le pays en une royauté prospère. Dans ce cadre unique, le jeune roi Aedan Stuart Ier, accablé par des drames personnels, est contraint de trouver rapidement une épouse pour assurer sa succession.
Les personnages, particulièrement attachants, captivent rapidement l'attention du lecteur, notamment grâce à des relations passionnantes empreintes de la dynamique « enemies to lovers ». Halley, une pâtissière débordante de créativité et de rêves de carrière, suscite l’empathie avec son histoire émouvante.
En revanche, et il faut le dire, ce roman vous donnera faim de pâtisseries.
Bien que l'histoire principale ne soit pas encore achevée et qu'une suite soit prévue, ce premier tome offre une romance intense, rythmée par des desserts nocturnes et une intimité naissante. Un roman passionnant dès 16 ans.
Louise