« Tu dois danser, parce que c’est ce que les femmes de notre famille ont toujours fait pour tous les évènements de leur vie. C’est pour ça que le monde ne s’est jamais arrêté, parce que quels que soient les changements ou les souffrances qu’elles subissaient, les femmes dansaient. Elles savaient que le monde devait continuer si elles voulaient voir toutes les bonnes choses découler de ce changement et de cette souffrance. »
Betty, c’est celle que son père surnomme tendrement ma petite indienne, est la sixième d’une famille de huit enfants. Au cœur des Etats-Unis du XXeme siècle, elle découvre la brutalité, l’injustice, les multiples oppressions sociétales et la violence intrafamiliale, mais aussi le pouvoir de la nature, des mots et des histoires.
Témoin des difficultés et douleurs des membres de sa famille, Betty grandit, observe, sans pour autant saisir tous les enjeux. Quand les secrets deviennent trop lourds à porter, elle les écrit sur un bout de papier et les enterre. Ces fragments de vie déposés année après année lui permettront plus tard de former le récit de son histoire, de mettre du sens sur l’insensé, car « raconter une histoire a toujours été une façon de réécrire la vérité. Mais parfois, être responsable de la vérité est une façon de se préparer à la dire. »
Un merveilleux roman, tendre et cruel, qui parvient à exprimer d’un même élan poétique la violence destructrice et la force de l’amour.
« Ce serait tellement plus facile si l’on pouvait entreposer toutes les laideurs de notre vie dans notre peau – une peau dont on pourrait ensuite se débarrasser comme le font les serpents. Alors il serait possible d’abandonner toutes ces horreurs desséchées par terre et poursuivre notre route, libéré d’elles. »
« Mes poèmes embrassaient tout ce que mes bras ne pouvaient étreindre. »
Céline