
L’héroïne de ce roman n’aime pas son fils.
Malgré tous ses efforts et malgré tout le bien-être qu’elle lui souhaite, elle n’y arrive pas. Elle aimerait autant sa vie sans lui. L’avoir deux week-ends par mois frôle déjà l’overdose.
Il faut bien l’admettre, Sabine échoue à être mère. C’est un constat, pas une fierté. Elle le sent, et c’est tabou. Tour à tour jugée ou prise en pitié, son histoire ne peut être racontée, et encore moins partagée.
Pourquoi alors, se prendre d’affection pour le fils d’une collègue ? Quel est ce sentiment nouveau d’amour inconditionnel ?
Sabine rencontre une part d’elle-même dont elle ne connaissait pas l’existence.
Vous la trouvez horrible ? Elle se sent monstrueuse.
J’ai adoré l’écriture et le choix assumé du sujet par l’autrice ! Et vous ? Quel est votre part d’ombre ?
Anne-So
On n’ira pas par quatre chemins : le thème risque de choquer.
Sabine n’aime pas Téo, son fils de 6 ans. Elle aurait aimé, elle a essayé sincèrement. Mais ce lien « sacré » qu’on dit instinctif entre une mère et son enfant n’a jamais existé entre eux.
Sabine ne lui veut aucun mal. Au contraire, elle lui souhaite d’être heureux. Mais il lui est tout simplement… indifférent. Et c’est réciproque : depuis la séparation de ses parents, Téo passe deux week-ends par mois chez elle, et refuse catégoriquement de manger en sa présence. Les faits sont là et Sabine en a assez de faire semblant.
Elle ne veut plus qu’on lui cherche des excuses :
Non, ce n’est pas un baby blues non diagnostiqué.
Non, ce n’est pas passager.
Non, elle n’a pas « besoin d’aide ».
Ce qu’elle souhaite, c’est qu’on accepte sa réalité telle qu’elle est.
Mais notre société n’est pas prête à entendre l’inavouable, surtout de la part de celle qui a donné la vie. Sacrilège ultime : comment Sabine peut-elle ressentir un amour maternel pour un enfant qui n’est pas le sien ? Car Sabine n’est pas dépourvue de sentiments.
La rencontre avec cet enfant va bouleverser ses certitudes… et le reste de sa vie.
Ce roman à la thématique dérangeante ose aborder un sujet tabou rare en littérature et dans le monde dans lequel nous vivons : celui du désamour maternel.
Lore

