Asta de Jon Kalman Stefansson

« Si tant est que ça l’ait été un jour, il n’est désormais plus possible de raconter l’histoire d’un personne de manière linéaire, ou comme on dit, du berceau à la tombe. Personne ne vit comme ça. « 

Si nous entrons dans l’histoire d’Asta par le jour de sa conception, le reste de sa vie nous sera en effet conté sans continuité, mais par fragments.  A travers les souvenirs de son père d’abord, qui, tombé d’une échelle, se souvient et regrette, mais aussi à travers des lettres d’Asta à son amant, à travers ses propres souvenirs d’enfance, de Reykjavik à  la campagne islandaise en passant par Vienne ou la Norvège. 

Asta, ce prénom qui signifie « amour » en islandais lorsqu’on en retire la dernière lettre. Car l’histoire d’Asta est bien une histoire d’amour : l’amour passionnel de ses parents, cet amour fou qu’elle découvrira plus tard avec ses amants, mais aussi d’amour filial et tendre, et de cet amour imparfait et nécessaire qui nous relie aux autres et qui nous définit en tant qu’être humain. C’est aussi un demi siècle en Islande, avec les révoltes sociales, l’apparition du tourisme, cette dépendance très forte à la nature, à la lumière et les conditions de vie rudes, et des portraits magnifiques comme celui de la nourrice, ou de Josef, le garçon qui était parfois âge de deux mille ans.  Lire la suite