Le Cavalier suédois de Leo Perutz

Dans l’Europe orientale au début du XVIIIe siècle, aux confins de la Prusse et de la Pologne, le jeune roi Charles XII de Suède rêve de se tailler un empire qui irait de la Baltique à la mer Noire… et y réussit presque. Deux hommes en fuite parcourent les routes enneigées de Silésie. L’un d’eux est un voleur, Piège-à-poules, l’autre un aristocrate déserteur de l’armée suédoise. A bout de force, ce dernier suggère au voleur de se rendre dans un village proche où vit un de ses cousins fortunés et d’en rapporter subsistance et vêtements. Son compagnon découvre une propriété en ruine. Séduit par la beauté de la jeune maîtresse de maison, il monte un plan machiavélique et décide de prendre l’identité du noble. Et c’est son histoire qui nous est contée : poursuite endiablée d’un bonheur qui toujours échappe, jusqu’à la chute finale, attendue et d’autant mieux pathétique, où la Mort reprend ironiquement ses droits.

Perutz considérait Le Cavalier suédois comme son roman le plus inspiré. Servi par une langue superbe, le roman oscille entre le picaresque et le fantastique. Les péripéties s’enchaînent avec une logique imparable et cependant le ciel et l’enfer s’emparent du récit plongeant le lecteur dans une atmosphère onirique. Comme dans le fascinant Maître du Jugement dernier, l’auteur met en scène des personnages liés par un pacte à des Forces surnaturelles et malfaisantes qui stoppent leurs entreprises. Le Destin entraîne dans une danse mortelle nobles, roturiers ou bandits, hantés par des rêves de gloire et de fortune.

Mimi

Le cavalier suédois / Perutz, Leo . – Phébus, 2011

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